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Reconversion professionnelle réussie - Chloé

Chloé a fait plusieurs réorientations professionnelles : une première reconversion à 26 ans, puis elle a lancé sa boîte l’année dernière, à 28 ans. Ayant grandi 20 ans à Paris, elle suit les mêmes études que ses parents, en faisant une école de commerce. Elle obtient une école à Toulouse et malgré ses hésitations à retenter le concours pour une école du TOP 5, elle y va. C’est “la meilleure décision que j’ai prise” dit-elle. Les décisions, elle en a prises chaque fois qu’elle est passée par des crises, qui sont pour elle des moteurs pour entreprendre des changements. Aujourd’hui, c’est “la bouillie de ses différentes expériences professionnelles”, pour reprendre ses mots, qui lui a permis de construire un travail qu’elle aime.

Vers quoi tu t’es orienté après l’école de commerce ?

J’ai fait un Master en marketing & communication puis un Master 2 en conseil/stratégie. Sur mon temps perso, je faisais du bénévolat. Je voulais faire un Master en RSE mais il n’y en avait pas dans mon école, du coup j’ai pris le conseil car c’était le mieux pour entrer sur le marché de l’emploi. Ensuite, je suis retournée à Paris pour bosser dans un cabinet de conseil. Professionnellement, j’ai appris plein de choses mais je n’étais pas stimulée, heureuse de me lever le matin. J’étais même écartée de mes valeurs et je sentais que j’avais parfois un impact négatif via ce que je faisais, en travaillant avec certaines entreprises.

À quel moment as-tu changé de voie ?

En cabinet, j’ai eu un client avec qui j’avais pas mal de temps extra-professionnel. Je me suis donc demandée ce que je pouvais faire. J'ai essayé de postuler en cabinet de conseil en développement durable et finalement je me suis dirigée vers l’auto entrepreneuriat. En plus de ce que je faisais en cabinet de conseil, j’accompagnais en freelance, des entreprises à impact, des assos, jusqu’à ce que cette activité me motive plus que mon boulot en cabinet. J’ai longuement hésité et puis, j’ai finalement négocié une rupture conventionnelle. Ça a été dur. Heureusement, j’ai été soutenue par des personnes dans la boîte et des proches.

Et ensuite ?

Ensuite je suis partie en Australie avec mon conjoint. Là-bas, j’ai co-développé un incubateur de l’économie circulaire. J’ai aussi lu un bouquin : Réinventer sa vie professionnelle... quand on vient de la commencer, par Marion de La Forest Divonne, qui m’a beaucoup boostée. Ça m’a donné envie de faire appel à une coach pro. Ce que j’ai fait. Ça m’a bouleversé émotionnellement, m’a permis remise en question, et ça m’a donné confiance en moi et aidé à savoir dans quoi je voulais travailler. C’est un budget, mais je recommande à toutes personnes qui ont envie de se reconvertir de le faire.  

Au moment du Covid, tous les fonds se sont stoppés et on est rentrés en France en Novembre 2020. Là, j’ai bossé pour un salon à impact en CDI. J’ai eu l’impression que j’avais la liberté de faire beaucoup de choses mais en fait pas tant que ça et il y avait un côté très business qui ne me correspondait pas spécialement. Alors j’ai à nouveau demandé une rupture conventionnelle, après 6 mois. Et puis je me suis dit que j’avais finalement plein de cordes à mon arc : en conseil, en économie circulaire, j’adorais l’entrepreneuriat, je m’étais beaucoup intéressée aux Tiers Lieux. Alors en fin d’année 2021, je me suis dit go. J ’ai monté une association, Les Halles de La Transition, pour accélérer la transition écologique et solidaire auprès des gens et organisations. Puis j’ai rencontré mon associée avec qui j’ai développé un premier Tiers-Lieu à Toulouse et une agence où j’exerce le métier de consultante en RSE et en économie circulaire. C’est un super accomplissement car j’ai bifurqué tout ce que j’avais appris dans un travail qui me correspond plus.

C’est le rêve de beaucoup de personnes de “créer son job”, comment toi, tu y es arrivée ?

Je pense que les crises ça aide. Tu vois les moments hypers désagréables, où tu sens que le job n’est pas fait pour toi et que ça t’atteint ? Je ne sais pas si ces moments sont des dépressions, des crises existentielles… J’appelle plus ça des moments de crises, où il y a des choses qui éclatent en toi, qui atteignent ton corps et qui sont très bénéfiques. Tu passes par un côté difficile pour ensuite tout reconstruire et le faire à ta manière. Par exemple, je ne regrette pas d’avoir pris cette mission en CDI en rentrant en France. Même si je me suis prise un mur, ça m’a permis de me dire “Chloé, tu n’as plus le choix, maintenant il faut créer ta boîte.” 

“Je vis plutôt des grosses crises et ensuite je me relève en mode guerrière”

À quoi tu ne t’attendais pas dans ta nouvelle vie professionnelle ?

Je ne pensais pas que c’était possible. C’est comme si tu rentrais dans un monde où tu réalises que tu as atteint ce que tu voulais faire, tu as ta boîte, tes clients et puis de nouvelles ambitions. Ça te pousse encore plus à croire en toi. Je ne pensais pas que ce serait autant possible et concret.

Quels sont tes conseils pour ceux qui souhaitent faire évoluer leur métier ou pensent à des changements de carrière ? 

De savoir gérer les moments où ça ne va pas, où tu as l’impression que tu ne t’en sortiras pas et que tu n’avances pas. Je vie plutôt des grosses crises et ensuite je me relève en mode guerrière en me disant “t’as pas le choix, tu n’as qu’une vie, il faut y aller.” Je ne sais pas si ce fonctionnement est le meilleur, mais moi, c’est ce qui me permet d’avancer. Par exemple, parfois on reste dans une situation professionnelle dans laquelle on a l’impression d’être dans un entre deux, en se disant qu’on est pas au fond du trou mais on se plaint, on aime pas forcément notre travail, on n'y trouve pas de sens. Et finalement, le temps passe. Je me demande si ce n’est pas mieux de prendre une décision, d’agir, quitte à se prendre un mur, se relever, d’en tirer plein de leçons et d’avancer. 

Pour aller plus loin

👉[DOSSIER] Réussir sa reconversion professionnelle

👉 Il n'y a pas d'âge pour commencer : faire une reconversion professionnelle à 35 ansà 40 ansà 50 ans

👉 Des outils utiles pour mieux se connaitre : l'Ikigaile Test MBTI

Passer à l'action

👉 Trouver un emploi à impact positif

👉 Se former aux métiers de la transition écologique et sociale