Elle est l’acte de naissance de la Croix-Rouge française. Une trentaine de personnalités sont au rendez-vous : militaires, industriels, politiques, aristocrates se mêlent sans distinction. On compte déjà parmi eux quatre futurs présidents : le duc de Montesquiou-Fezensac, le comte de Goyon, le comte de Flavigny et le marquis de Vogüe.
Le maréchal Randon, ministre de la guerre, est présent selon le vœu de Dunant et sur instruction impériale. Il accepte de mauvaise grâce la présidence d’honneur, lui qui voyait dans l’ouvrage de Dunant un « écrit contre la France ». Mais pour Dunant, la société en formation doit avoir des représentants prestigieux et de toutes les opinions, pour une portée plus grande : l’œuvre doit être « internationale, interconfessionnelle, et sans couleur de parti politique ».
Dans son discours d’ouverture, il propose à son auditoire ce qui deviendra la ligne de conduite de la Société française de Secours aux Blessés Militaires : la préparation en temps de paix des secours qui serviront en cas de conflit, l’encouragement à l’invention et au perfectionnement des matériels, les transports et structures de soin pour les blessés, la propagation au plus grand nombre des idées de l’œuvre par des publications.
Le comité provisoire français va appliquer à la lettre ces prescriptions. La première assemblée générale a lieu le 11 mars 1865, entérinant la constitution d’un comité central français et ouvrant la voie à la création de comités locaux. Les statuts définitifs seront approuvés lors de sa reconnaissance comme établissement d’utilité publique par le décret impérial du 26 juin 1866.