Faire soi-même son bilan de compétences
Tu souhaites faire un bilan de compétences par tes propres moyens ? Quelles qu’en soient les raisons : ta situation professionnelle ne te convient plus, tu veux donner une nouvelle orientation professionnelle à ta carrière, tu souhaites faire une reconversion… Il est possible de réaliser un bilan de compétences seul.e si tu ne souhaites pas en financer un. Comment faire ? Quelles sont les grandes étapes d’un bilan ? Si tu es salarié.e et que, pour toi, réaliser un bilan seul.e veut dire “ne pas passer par mon employeur”, quelles sont les possibilités qui s’offrent à toi ? Voici les informations utiles pour réaliser un bilan soi-même ou sans l’aide financière de son employeur.
Les étapes clés pour faire un bilan de compétences seul.e
Prendre du temps pour soi
La première étape, pour préparer un bilan, c’est de s’accorder du temps pour le faire, à un rythme régulier. En général, les professionnels mènent des bilans pendant 2 à 4 mois, avec des sessions ou des exercices à réaliser sur un rythme de 2h à 4h par semaine.
Le réaliser en plusieurs étapes
Très important aussi… Ne pas mettre la charrue avant les bœufs !
Cette bonne vieille expression à du sens dans le cadre de la réalisation d’un bilan, car, comme tout projet, les objectifs que tu veux atteindre requiert d’avancer pas à pas. D’ailleurs, tu auras peut-être la chance de découvrir de nouvelles pistes et objectifs en chemin.
La réalisation d’un bilan comporte en général 3 grandes étapes :
- Une phase préliminaire d’introspection : tu fais le point sur tes compétences et aptitudes, tes motivations et intérêts, ton expérience professionnelle jusqu’ici.
- Phase secondaire de réflexion : tu explores d’autres potentialités.
- Phase d’action : tu mets des choses en place dans ton métier actuel, tu cherches des formations pour le développement des compétences que tu aimerais acquérir, tu pars observer ce qui se passe ailleurs, en participant à des conférences, des ateliers, des cafés rencontres, en rejoignant une association…
Te poser des questions
Les questions, c’est la base d’un bilan de compétences ! Tu peux te les poser à toi-même et aussi interroger tes proches sur les compétences et qualités qu’ils te donnent. Voici quelques exemples de questions.
En phase d’introspection
Pour faire le point sur ta situation professionnelle
Pourquoi ta situation professionnelle ne te convient plus ? Qu’est-ce qui coince ? (ex : le contenu de ton travail, l’environnement professionnel, le quotidien, les relations…) Qu’est ce qui te manque ? (ex : de la souplesse, du lien, l’impression d’apprendre, le sentiment d’être utile, le plaisir…)
Que voudrais-tu à la place ? Qu’attends-tu concrètement de ton nouveau projet professionnel ? A quoi aspires-tu professionnellement ?
Pour préciser tes compétences acquises
Que t’a apporté chaque expérience passée ? Quelles ont été les actions que tu as préféré mettre en place ? Quand tu fais le bilan, qu’est ce qui t’a apporté le plus de satisfaction ? Qu’est ce qu’à l’inverse tu as moins aimé faire ?
Pour réfléchir à des idées de projets
Dans quel secteur d’activité aimerais-tu développer des compétences ? Quelles compétences sont réplicables dans tes nouveaux projets ? Quelles compétences veux-tu développer ?
Afin d’identifier des besoins de formation
Comment développer de nouvelles compétences ? Quels outils, formations, contenus, contact, événements peuvent m’aider à acquérir des connaissances pour mon nouveau projet ?
Utiliser des outils
Pour chaque étape du bilan, des outils ont été construits pour t’aider à avancer dans ta réflexion. Certains sont gratuits et accessibles en ligne !
En phase d’introspection
- Pour apprendre à mieux te connaître 👉 le MBTI.
- Pour identifier ce qui te fait vibrer 👉 l’écriture.
Tu peux par exemple tenir un carnet et écrire chaque jour ce que tu as aimé ou moins aimé, et mener l’exercice pendant plusieurs semaines. Tu pourras ensuite faire un bilan en relisant tes pages, sur ce qui te motive au quotidien et sur ce qui te prends de l’énergie et ne t’apporte pas de plaisir.
Pour construire ta réflexion
Pour te sentir moins seule dans cette phase de réflexion, tu peux rejoindre une communauté partageant des enjeux communs.
👉La communauté des Paumé.e.s, de makesense, réunit par exemple des personnes qui se posent des questions sur leur orientation professionnelle.
Pour passer à l’action
Voici quelques actions que tu peux entreprendre pour rendre concrète ta réflexion :
- Prendre contact avec des professionnels dont les métiers t’attirent sur LinkedIn
- Explorer les différents événements qui ont lieu dans ta ville sur Eventbrite
- Suivre des formations, conférences et autres événements en ligne avec Makesense
- Entreprendre des formations gratuites avec les Moocs
- Suivre une formation à impact social et environnemental, pour une reconversion dans ce domaine avec les programmes sur jobs_that_makesense.
- Lire des articles, écouter des podcasts. Sur jobs_that_makesense, tu trouveras par exemple un guide de la reconversion dans l’impact, avec des articles sur les compétences requises dans le secteur de l’ESS, des témoignages de reconversion et des outils pour gérer ta reconversion.
Réaliser un bilan de compétences avec un prestataire
Réalisé par un prestataire, un bilan de compétences peut aussi t’apporter des clés supplémentaires pour :
Rencontrer des personnes qui partagent les mêmes questions que toi
Grâce aux bilans menés en session collective, tu suis un programme avec un collectif de personnes ayant les mêmes besoins de sens, de reconversion, de changement de vie professionnelle. Vous faites le point sur votre parcours à travers des exercices et ateliers de groupe. Tu peux alors avancer dans un cadre rassurant, bénéficier d’une émulation collective et entretenir des contacts sur le long terme avec la communauté du programme de bilan de compétences !
Bénéficier d’un accompagnement personnalisé d’un.e coach.
Tu peux aussi opter pour un accompagnement individuel ou une double formule : en collectif et en parcours individuel avec un.e coach ou un.e formateur.ice. Avoir les conseils d’un.e pro permet d’avoir un regard neutre et objectif sur soi, de pousser la réflexion au-delà des simples questions que tu pourrais te poser à toi-même pour mettre en évidence les compétences dont tu disposes et la manière dont tu peux t’en servir dans un projet professionnel cohérent pour toi.
Faire un bilan flexible 100% en ligne
Si tu souhaites réaliser un bilan chez toi, certains prestataires proposent un accompagnement 100% en ligne.
👉C’est le cas de Hisse et Haut, Cap Positif, Chance, Switch Collective, Garance & Moi, Komunii.
Faire un bilan spécialisé ESS
Une reconversion dans un métier à impact social et environnemental positif demande des compétences spécifiques. Pour comprendre plus facilement les attentes de ces secteurs, tu peux suivre un programme de bilan spécialisé dans l’impact te donnant accès à un réseau de professionnels de l’impact !
👉Voici les bilans à impact partenaires de jobs_that_makesense : Hisse et Haut, Cap Positif, Komunii et le Tiers-Lieu Transition pro à impact.
Demander une autorisation d’absence à son employeur
Si tu as une activité salariée et que tu souhaites entreprendre un bilan sur ton temps de travail, il te faudra l’accord de ton employeur. Cette demande porte un nom : l’autorisation d’absence.
Pour qu’elle soit valide, il faut la demander :
- au moins 60 jours calendaires (jours travaillés ou non) avant le début du bilan, s’il dure moins de 6 mois.
- au moins 120 jours calendaires avant le début du bilan, s’il dure plus de 6 mois.
Ton employeur a ensuite 30 jours à compter de la réception de ta demande pour te donner une réponse. En absence de réponse pendant ces délais, elle sera considérée comme acceptée.
Pour mettre toutes les chances de ton côté, voici quelques arguments qui pourront appuyer ta démarche :
- tu as besoin de faire le point sur tes aptitudes et tes motivations
- tu souhaites monter en compétences sur ton poste actuel
- tu aimerais confirmer des pistes d’évolution professionnelle
- tu envisages une reconversion car tu ne sens plus épanoui sur ton poste
Financer soi-même son bilan
Lorsque la prise en charge financière n’est pas du ressort de ton employeur, c’est à toi d’entreprendre des démarches pour financer ton bilan. Selon ta situation, des solutions existent pour t’aider à en payer une partie ou sa totalité. Voici les différents modes de prise en charge financière :
Le CPF
Pour qui ? Tout actif à un Compte Professionnel de Formation CPF
Le CPF permet de cumuler chaque la somme de 500€/ an pour les salariés qui exercent 80% minimum du temps de travail et les travailleurs indépendants ayant travaillé une année entière. 150€ pour un temps de travail à 30%. 300€ pour les travailleurs handicapés en activité.
Pour les fonctionnaires, il est calculé en heures. Il te permet de cumuler des heures de formation chaque année : 25h/an en travaillant à temps complet, et au prorata de ta durée de travail sur l’année si tu travailles moins de 35h/semaine.
Le Fongecif
Pour qui ? Les salariés du secteur privé (en CDI et CDD) et demandeurs d’emploi.
Le Fonds de Gestion des Congés Individuels de Formation permet, est un organisme interprofessionnel ayant pour rôle de conseiller et d’accompagner les salariés dans leur projet d’évolution professionnelle. Il permet, sous certaines conditions, de financer soi-même son bilan de compétences. Il peut être réalisé sur ton temps de travail, sous l’accord de ton employeur.
Pour être pris en charge, ton dossier de demande de financement doit être effectué au minimum 45 jours avant le début du Bilan de compétences au Fongecif de votre région.
👉 Tu veux savoir si tu es éligible au Fongecif ? Renseigne-toi auprès de l’organisme de ta région.
Pôle emploi
Pour qui ? Pour les demandeurs d’emploi indemnisés.
Tu peux faire une demande de financement auprès de Pôle Emploi, qui peut d’ailleurs abonder ton CPF.
Pour passer à l'action
👉 Voici les organismes de formation proposant des bilans.
Pour aller plus loin
👉 Le guide de la reconversion professionnelle dans l’impact
👉 Financer son bilan de compétences
👉 Les 32 métiers qui recrutent pour une reconversion dans l’impact