Témoignage : Mélanie, de modéliste dans la mode à cheffe en résidence
À 39 ans, Mélanie a sauté le pas : elle quitte une carrière de plus de 10 ans dans l'industrie de la mode pour suivre sa véritable passion. Aujourd'hui, cheffe à résidence, elle revient sur son parcours : ses doutes, son déclic et sa vie maintenant, après une reconversion réussie.
Pourquoi avoir choisi de faire une reconversion en cuisine ?
“J’ai aimé travailler dans la mode, mais après 10 ans de carrière, j’avais l’impression d’avoir fait le tour. La cuisine a toujours été ma passion, j’avais dans un coin de ma tête l’idée de me diriger vers le domaine de la food. C’est devenu concret lorsque j’ai découvert une formation qui correspondait à mes valeurs, mais qui me permettait aussi d’avoir un salaire.”
Quelles étaient tes craintes avant l'entrée en formation ?
"J’avais très envie de me réorienter, mais je pensais que je devais retourner au moins 2 ans à l’école, et ça me paraissait impossible :
Premièrement, je ne pouvais pas me permettre de ne pas avoir d’entrée financière pendant une période aussi longue.
Mais surtout j’avais peur d’être trop âgée pour une reconversion. “
Comment dépasser ses peurs ?
“La reconversion, ça fait peur et c’est normal. J’ai dû travailler contre mon syndrome de l’imposteur et l’auto-sabotage, et me convaincre que : oui, c'est le bon moment pour réaliser mon rêve !
Non, l’âge ce n’est pas un obstacle. Au contraire, cela peut même être un atout : tu sais ce que tu veux, tu sais pourquoi tu fais les choses. Il faut apprendre à se faire confiance.
Mais honnêtement, le facteur qui m’a décidé à franchir le cap c’est l’ouverture du programme Foodcamp de La Source en alternance. C’était l’opportunité de suivre une formation de cuisine qui est certifiante, reconnue par l’Etat, courte [10 mois] et surtout être rémunérée !”
Qu’as-tu retenu de ta formation ?
“J’ai tellement appris ! C’était intense physiquement.
C’était une chance d’avoir suivi le Foodcamp en alternance. En plus des cours et notions vue à l’école, j’ai appris beaucoup aux côtés du chef Thomas Graham au sein du restaurant Le Mermoz.
Chaque semaine, on travaillait tous ensemble sur la conception du menu. C’était intense, passionnant mais aussi assez effrayant : en tant que jeune apprenti.e, on a parfois l’impression que nos idées sont banales ou pas au niveau.
Cet exercice est difficile, mais il permet aussi de progresser, de travailler sa créativité, de mieux comprendre le chef et sa vision.
J’ai adoré être au sein de ce restaurant à cette période de ma vie, et au point de développement de la notoriété du chef et du Mermoz.”
Aujourd’hui, tu es cheffe en résidence, peux-tu me dire ce que cela signifie ?
“Cela consiste à venir cuisiner au sein d’un établissement pendant une période définie, plus ou moins longue.”
Tout le monde y trouve son compte, le restaurateur fait vivre son lieu, et le chef profite d’une exposition à une nouvelle clientèle ainsi que médiatique et les clients peuvent sur un même site vivre des expériences culinaires différentes toute l’année.
Est-ce qu’avant même de commencer le Foodcamp, tu savais que tu allais devenir cheffe en résidence ?
“Pas du tout, je ne connaissais pas vraiment ce statut. Je m’imaginais plutôt racheter un petit bistro de campagne, d’y préparer une cuisine familiale végétarienne, et travailler avec des produits de qualité pour rendre hommage aux agriculteurs et aux terroirs.”
C’est durant son cursus et son expérience au Mermoz, qu’elle découvrira d’autres options de carrière, qu’elle n’avait pas encore imaginées.
Pourquoi avoir choisi de devenir cheffe en résidence ?
“Lors de mon apprentissage, j’ai découvert que je n’étais peut-être pas faite pour l’organisation en brigade. Travailler pour un chef signifie travailler pour son identité et sa créativité : ce n’est pas simple d’avoir une vision qui n’est pas la sienne. “
Très vite, l’idée de devenir cheffe en résidence, s’est imposée à elle
“Travailler seule, à son propre rythme, développer sa créativité : ça me parlait !”
Depuis sa sortie de Foodcamp, Mélanie a travaillé dans plusieurs résidences, notamment le Cyrano et le Café Klin à Paris, la ferme de Pauletou à Naucelle et La goguette à Clermont. Elle y dévoile des assiettes 100% végétariennes et très colorées.
Elle conclut : "Il n'y a qu'une façon de savoir si on est capable de le faire, c'est de le faire ! Se lancer, y aller, se confronter à la réalité."
Où suivre les créations de la cheffe Melanie Odobez ?
Elle nous partage ses aventures gourmandes sur son instagram melanie_aioli_chimichurri.