Témoignages

Tout planter pour devenir maraîchers ? Ils témoignent !

Ils s’appellent Florent, Selma, Thomas et Ana. Ils ont entre 27 et 37 ans, ont étudié en audiovisuel, sciences-politiques, commerce et agronomie et puis un jour ont décidé de sauter le pas et de se lancer en maraîchage. 

Leur point commun ? Ils ont chacun eu l’occasion de travailler avec Baptiste Saulnier et Vanessa Correa, co-fondateurs Cultive, au cours de leurs parcours respectifs que ce soit au Jardin-potager de Chambord ou à Une Ferme du Perche.

Si de plus en plus de personnes non issues du milieu agricole s’orientent vers ce métier, les questions sont nombreuses ! Alors Cultive les a conviés à un webinaire pour échanger avec ceux et celles qui s’interrogent pour une discussion à bâton rompu afin de comprendre leur choix de transition et les étapes qu’ils ont franchies pour y arriver.

Quel a été pour vous le déclic ?

« Ça s’est passé pendant le voyage autour du monde avec ma compagne alors qu’on était en woofing. Je suis un enfant de la ville et je n’ai jamais eu accès à un jardin, alors le 1er soir quand les hôtes nous ont proposé d’aller se servir directement au potager pour notre dîner, je me suis dit « Quoi ? On peut récolter des légumes juste comme ça ? » Je savais que c’était possible mais je ne l’avais jamais fait. Du coup ça a été comme un choc pour moi. À ce stade, je ne savais pas si je voulais devenir maraîcher, mais je savais que je voulais apprendre à cultiver des légumes. Du coup dès qu’on est rentré on a tout de suite regardé pour suivre des formations et approfondir cette piste.» - Thomas, diplômé d’école de commerce et aujourd’hui à son compte en tant que formateur en maraîchage 

« La 1ère saison que j’ai faite à Une Ferme du Perche, c’était un moment où j’avais envie d’essayer quelque chose mais je ne savais pas du tout vers où ça aller m’emmener. Y’avait beaucoup d’inconnus mais le déclic pour moi ça a été de me rendre compte de la réalité du métier, de la polyvalence que ça demandait. C’était hyper diversifié ! Vente, production, gestion d’équipe… je me suis très vite retrouvé dans des situations très variées où il fallait savoir s’adapter. Finalement c’est en étant à la ferme que je me suis le plus sentie ingénieure agronome : observer, tester, la technicité du métier m’a aussi très vite plu. » Ana, ingénieure agronome de formation et maraîchère

« La polyvalence a aussi joué pour moi dans le déclic ! Et la qualité de vie au travail offerte : être dehors, sortir du bureau. C’est venu stimuler chez moi des choses que ma vie pro précédente ne m’offrait pas. Finalement, être maraîcher c’est un peu le métier intégral : il faut gérer de la technique, du commercial, du sanitaire… » Florent, maraîcher à La Ferme de Gonnies après plusieurs années dans la production audiovisuelle

 

Dans votre transition, quels freins avez-vous rencontrés ? Sociaux, familiaux, financiers… ?

« Disons que le « Tout ça pour ça ! » de ma mère n’a pas été forcément facile à accueillir. J’avais emprunté pour financer mes études et j’étais encore endetté pendant mon voyage mais je pense qu’il faut se préparer à ces chocs là mais sans oublier que pour une phrase comme ça y a 70 soutiens derrière ! Un autre point de vigilance c’est la gestion de la transition financière : ne pas sous-estimer que l’on a un rythme de vie qui est donné et réaliser que la bifurcation va impacter cela pour anticiper. Pour moi en tout cas c’était important pour avancer sereinement. » Thomas

« Quand on a fait des hautes études les parents peuvent s’attendre à ce que l’on aille dans ce sens-là, c’est vrai, mais comme je n’avais pas encore travaillé ça n’a pas été un sujet de mon côté ! En revanche c’est intéressant de voir qu’à Une Ferme du Perche, on a plein de gens surdiplômés qui viennent travailler alors qu’ils avaient un confort de vie et des conditions financières généreuses, et pourtant ils choisissent le maraîchage ! Après comme je ne suis pas installée et que je suis salariée, c’est un confort aussi. On parle beaucoup d’installation, les gens veulent être à leur compte mais je pense qu’il y a aussi pas mal de choses à faire sur d’autres fermes. Aujourd’hui moi c’est un équilibre qui me plaît. »  Selma, Directrice et associée à Une Ferme du Perche après un master en sciences-politiques

« Au-delà des freins, je pense qu’il faut aussi prendre le temps d’accepter le fait de se reconvertir. C’est un process ! Ce n’est pas abandonner ce qu’on a fait avant mais c’est une marche supplémentaire. Et plus j’avance plus je me rends compte que ce que j’avais fait avant vient nourrir ce que je fais aujourd’hui. » Florent

 

Quels choix de formation avez-vous fait ?

« Pour ma part, j’ai fait le choix de la pratique en partant à l’étranger pour travailler dans des fermes - en Norvège puis en Suède à Ridgedale Farm - aussi parce que je ne pouvais pas me faire financer mon BPREA, et qu’après 5 ans d’études j’avais besoin d’action et de terrain ! Et je ne regrette pas parce qu’avoir le rythme, la cadence, l’œil sur ce qu’on fait dans le champ, y a que la pratique qui permets ça je pense. » Selma

« J’avais déjà orienté mon parcours vers l’agronomie, et avec ma prépa bio, et ça m’a beaucoup aidé après. J’ai apprécié avoir ces connaissances agronomiques avant de pratiquer pour faire les liens, mieux comprendre quand on passe à la pratique. En revanche je trouve qu’il faut aussi accepter qu’on ne pourra pas tout savoir, ya tellement de choses à maîtriser ! C’est une perpétuelle adaptation. C’est là où je crois que la pratique est indispensable : faire des saisons, vivre des situations différentes … » Ana

« J’ai choisi le BPREA sur 9 mois car je voulais me donner le temps de cette reconversion. Mais après mon stage de 10 semaines, je n’étais pas encore prêt à m’installer et c’est à ce moment-là que j’ai rejoint le projet des Jardin-potagers de Chambord mené par Baptiste Saulnier : ils cherchaient des gens avec un esprit entrepreneurial, pas que des maraîchers / ouvriers agricoles pour monter le projet et ça, ça m’a parlé ! C’était une super expérience. Ça m’a aussi permis de réaliser à quel point je pouvais mettre mes compétences précédemment acquises au service de mon nouveau métier, exemple : utiliser Excel pour faire de la planification culturale ! Après j’ai pris 1 an de stage Paysan Créatif pour aller voir d’autres fermes et me nourrir d’autres systèmes. Bref, tout ça, ça prend du temps et monter une ferme c’est tellement complexe que ça ne peut pas s’apprendre en 3 jours ! » Thomas

 

Le mot de la fin ?

« L’expérience humaine encore et toujours, ce n’est pas une aventure qui peut se vivre seul ! J’avais l’image du maraîcher pas drôle, replié sur lui-même et en fait j’ai rencontré des gens extra et ce sont eux qui m’ont porté ! » Florent 

« Si vous vous lancez dans la formation, faites-le avec beaucoup d’humilité ! Ouvrez grand vos oreilles ! Vous prendrez vos décisions plus tard. » Thomas

 « Notre instrument de travail, c’est notre corps. On va apprendre à le connaitre, le malmener aussi parfois. Il faut s’y préparer ! » Selma

Comment devenir maraicher·e ?

Si vous êtes en recherche de formation, il est encore temps de rejoindre les bancs de la 1ère promo Cultive qui débutera le 6 janvier 2025 !

Cultive est un parcours métier inédit à destination des futurs maraîchers.ères qui souhaitent s’installer sur des fermes bio, rentables et où il fait bon vivre.

Alors que 60 à 70% des maraîchers mettent la clé sous la porte à 4-5 ans, faute d’un modèle économique viable, et face au départ à la retraite de 50% de nos agriculteurs d’ici 2030, il est urgent d’installer et d’accompagner les porteurs.euses de projets qui souhaitent œuvrer à la résilience alimentaire de nos territoires.

Concrètement, le parcours métier Cultive s’appuie sur :

  • une méthode éprouvée, inspirée de l’agroécologie et du bio-intensif
  • la formation pratique et la prise d’expérience comme levier d’une montée en compétences solide et accélérée
  • un accompagnement personnalisé sur le montage de projet tout au long des 5 premières années d’activité
  • un réseau d’acteurs engagés au service de la pérennité économique des fermes

Objectifs 2035 :

  • 900 apprenants formés 
  • 510 fermes installées et pérennisées

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