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Décarbonner les bâtiments : "il y a 300 000 personnes à former d’ici 2030 dans la rénovation énergétique"

En France, les bâtiments représentent 45% de notre consommation d’énergie primaire, soit un quart de nos émissions de gaz à effet de serre. Or sur ce total, seules 2% des émissions sont dues à la construction de nouveaux bâtiments*.

La contribution du secteur aux émissions est donc extrêmement importante, et pour atteindre la neutralité carbone à 2050 (c’est l’objectif de la Stratégie Nationale Bas Carbone), la rénovation énergétique des bâtiments est une priorité.

Mais pour cela, il faut former massivement des spécialistes du sujet : ingénieur.e.s, artisans, technicien.nnes… À hauteur de 300 000 personnes d’ici 2030, et le double d’ici 2050.

La construction de bâtiments neufs : une fausse solution pour réduire nos émissions

L’impact environnemental des bâtiments est un problème qui se décompose en deux parties :

  • Le neuf. Aujourd’hui, les nouvelles normes de construction permettent d’avoir des bâtiments neufs dont l’efficacité énergétique est très bonne (classe A ou B au Diagnostic de Performance Energétique). Mais le renouvellement est lent : chaque année, c’est environ 1% du parc immobilier qui est refait.
  • L’existant. L’immense partie du travail doit donc s’effectuer sur ce qui est déjà construit. En particulier les millions de maisons et d’immeubles bâtis après-guerre. Parmi les 5 à 10 millions de passoires énergétiques en France, beaucoup datent de cette période où la priorité n’était pas de consommer moins, mais de reconstruire vite, et où le coût de l’énergie était plutôt bas.

Problème : la rénovation est souvent plus complexe que la construction. En effet, chaque maison, chaque immeuble est différent et, la plupart du temps, il y a rarement une solution “standard” à appliquer : d’où la nécessité de faire appel à des spécialistes bien formé.e.s !

Entre un immeuble passoire reconstruit en centre-ville après la Seconde Guerre mondiale et une ferme ancienne à la campagne, les différences sont nombreuses (surface, béton ou pierre, forme du toit, épaisseur des murs…).

En revanche, la démarche est la même :

  • Isoler et étanchéiser le logement : empêcher le chaud de sortir et le froid de rentrer.
  • Etudier et améliorer le système de ventilation, pour que l’air se renouvelle bien et les habitants puissent respirer sans provoquer de pathologies.
  • Chauffer le besoin résiduel, par exemple avec une pompe à chaleur, qui peut diviser par 3 la consommation électrique si le logement est bien isolé.

Les besoins de main d’oeuvre pour transformer le secteur

Les besoins de main-d’œuvre dans la rénovation énergétique sont répartis en 3 catégories de métiers : ceux qui prescrivent les travaux, ceux qui les réalisent et ceux qui les coordonnent. Chacun a son importance sur un chantier de réno, et intervient à une étape précise.

  • L’auditeur.trice énergétique se rend dans une maison pour l’étudier avec méthode : murs, toiture, fenêtres, planchers, systèmes de chauffage et de ventilation… Il examine tout et remet un rapport technique qui préconise les solutions à mettre en place pour améliorer la performance énergétique du logement. C’est un métier technique et stimulant avec une bonne répartition entre terrain et bureau, et dans lequel beaucoup d’ingénieur.e.s en quête d’un métier avec du sens sont en train de se reconvertir. La Solive propose des formations intensives qui mènent à ce métier.
  • Le ou la chargé.e d’affaires spécialisé.e en rénovation énergétique préconise et vend des travaux, des équipements et des services adaptés, tout en coordonnant souvent les acteurs du chantier. Ce métier est ouvert à toute personne avec un bon “sens commercial, un intérêt pour l’habitat, et une envie de vendre quelque chose d’utile à la transition écologique tout en gagnant, en général, plutôt bien sa vie.
  • Les métiers de plaquiste, façadier, couvreur, chauffagiste, électricien, et tous les artisans qui interviennent sur un chantier de rénovation, sont en grande tension aujourd’hui, tant sur la quantité de personnes, que sur leur niveau de formation aux gestes très spécifiques de rénovation énergétique. Si ces métiers vous intéressent, de nombreux organismes comme MakeICI proposent des CAP en reconversion.

Un dernier chiffre à avoir en tête : actuellement, 75% des travaux financés par les aides de l’Etat ne débloquent même pas le passage d’une classe énergétique*. Il y a donc un double problème de main d'œuvre : la quantité de professionnel.lles dans le secteur, et le niveau de formation de ceux qui réalisent ces travaux actuellement. Si vous êtes intéressé.e par ces métiers, vous pourrez donc choisir votre manière de contribuer à ce grand chantier !

*source : CITEPA

** source : ADEME

Pour passer à l'action

👉 Voir les formations proposées par La Solive

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