Focus sur le métier de Conseiller·ère en Energie Partagé·e
Savais-tu que le bâtiment est le premier poste de dépenses des communes et que les bâtiments scolaires représentent, à eux seuls, 30% de leurs consommations d’énergie ? Savais-tu que l’éclairage public est le second poste de leurs dépenses énergétiques ? L’enjeu de maîtrise des consommations énergétiques et des dépenses est donc immense pour les collectivités. Mais, comme un particulier qui se lance dans un projet de rénovation, les communes ne savent pas forcément par où commencer pour avoir une gestion durable de leurs équipements et maîtriser leurs consommations d’énergie. A fortiori, si c’est une petite commune, avec très peu d’équipes. C’est pour guider dans cette démarche élu·es et services techniques des petites communes qu’a été inventé le « Conseil en énergie partagé ».
Le·La Conseiller·ère en Energie Partagé·e (CEP)
Un·e conseiller·ère en énergie partagé·e apporte une expertise aux petites communes pour réduire les consommations, dépenses et émissions en CO2 du patrimoine public et favoriser le développement des énergies renouvelables. Il les aide à comprendre leurs consommations et conseille des démarches à court ou moyen terme susceptibles de réduire leurs consommations et coûts. Concrètement, un·e CEP, au quotidien :
- Réalise des bilans énergétiques et propose des actions d’améliorations des consommations (optimisation de l’éclairage, du chauffage, régulation de l’occupation des locaux, etc.).
- Accompagne les communes pour déterminer les projets de rénovation des bâtiments qui leur appartiennent (écoles & gymnases scolaires, logements communaux, mairies, salles des fêtes/maisons des associations, bibliothèques, crèches municipales, etc.) pour réduire efficacement leur consommation.
- Guide les communes dans les possibilités de production d’énergie renouvelable sur le territoire (quelles ressources disponibles ? comment les mobiliser ? quels financements ?).
- Sensibilise les agents / élu·es / utilisatrices et utilisateurs des équipements à la sobriété, à l’optimisation des usages.
Pourquoi « Partagé·e » ? La force de l’ALEC
Parce que le conseiller ou la conseillère est partagé·e entre plusieurs communes ! Cela tient à l’histoire de ce métier. Le Conseil en Energie Partagé est né au sein de l’Agence Locale de l’Energie et du Climat (ALEC) du Pays de Rennes, avec le soutien de l’ADEME Bretagne. Une ALEC est une structure d’ingénierie territoriale, créée à l’initiative d’élu·es locaux / locales pour être leur outil d’expertise énergie-climat, partagé à plusieurs collectivités. Cette spécificité permet aux ALEC de rassembler des compétences multiples et donc d’intervenir sur des champs d’intervention variés (sensibilisation des particuliers, conseil aux entreprises, accompagnement copropriétés, etc.). Le CEP est une parfaite illustration de l’incroyable créativité et de l’agilité des ALEC, pour répondre au mieux aux besoins des collectivités territoriales. Aujourd’hui, le poste de CEP, avec le soutien de l’ADEME, a réussi à trouver une place au-delà des ALEC (associations, intercommunalités (EPCI, Pays, PNR).
Et qui mieux que les CEP pour parler de leur poste ?
Voici le témoignage de Nadia HEIDENREICH, directrice adjointe / CEP et Sébastien CONTAMINE, directeur de l’Aduhme, ALEC du Puy-de-Dôme.
Selon toi, quelles compétences faut-il avoir pour exercer le métier de Conseiller·ère en Energie Partagé·e ?
Nadia : Selon moi, la toute première compétence à avoir c’est la capacité à fédérer. Notre rôle est avant tout de réussir à mettre tous les acteurs du territoire autour de la table et de faire en sorte qu’ils se comprennent. Pour faire avancer les projets, il est essentiel de savoir vulgariser, à la fois les aspects techniques et, à la fois, les aspects sociaux – économiques.
Sébastien : L’aptitude à la pédagogie va permettre de convaincre le maître d’ouvrage de faire des choix ambitieux et à la fois optimisés respectant ses contraintes notamment budgétaires. Un CEP doit avoir par ailleurs le sens du dialogue pour échanger avec l’équipe de maîtrise d’œuvre sur les phases préalables du projet dans l’optique de faire en sorte que les bouquets de travaux permettent d’atteindre les objectifs fixés par la collectivité.
Nadia : Ensuite, il est indispensable d’avoir un socle de compétences techniques. Il n’est pas nécessaire d’être thermicien pour être CEP, moi j’ai un profil architecte par exemple, mais il est nécessaire d’avoir des connaissances techniques liés au bâti.
Sébastien : Le tout c’est d’être en capacité de comprendre la technique en lien avec la performance énergétique du bâti (systèmes de productions de chauffage, de renouvellement d’air… etc.).
Enfin, le CEP doit être en capacité d’avoir une vision d’ensemble du projet, il doit avoir une certaine capacité à prendre de la hauteur en vue d’avoir une vision globale du projet.
Pourquoi fais-tu ce métier ?
Nadia : Travailler à l’Aduhme était une réelle opportunité. Travailler en ALEC c’est un état d’esprit, un engagement moral, une indépendance : pouvoir donner du conseil sans vendre des travaux ou des prestations payantes. Cela permet concrètement de faire du conseil de manière désintéressée et c’est rare aujourd’hui. C’est mon 10ème emploi et travailler à l’Adhume c’est un aboutissement.
J’ai beaucoup travaillé dans le logement social, c’était le même sens « faire un logement durable, raisonné » mais l’avantage du travail en ALEC est le fait de sentir que nous touchons tous les publics.
Dans une ALEC, nous travaillons sur plusieurs projets et ça motive de se dire que nous semons des petites graines constamment. Le modèle ALEC et sa souplesse permettent d’aller chercher de nouvelles opportunités et de démultiplier les projets. Il n’y a pas de limites dans notre métier si ce n’est le temps de travail dans une journée !
Et puis ce sont des sujets dans l’ère du temps, nous sommes dans un domaine charnière, qui a le vent en poupe.
Sébastien : C’est aussi la possibilité d’influer sur les choix des élus pour concourir à la réduction de la consommation d’énergie et l’empreinte carbone du patrimoine public. C’est un vrai métier qui fait sens.
Nous conclurons cet article avec les mots de Nadia : « L’avenir des ALEC, c’est le mélange des compétences et des profils ».
Envie d’aider les communes à faire briller les lumières de façon plus efficace et moins coûteuse ? Deviens CEP !
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