Compétences et formations

Recréer du lien avec la nature

Au collège, lorsque les professeurs demandaient aux adolescents ce qu’ils voulaient faire plus tard, Fantine répondait avec assurance “Technicienne de l’environnement !”. Elle savait déjà quelle formation suivre pour le devenir. Quelques années plus tard, elle deviendra non pas technicienne, mais professeure dans la gestion et la protection de la nature. Elle décidera ensuite de créer son propre organisme de formation : ECOFSA, pour compléter les compétences des professionnels de l’environnement et accompagner les profils en reconversion sur les sujets de l’écologie, de la foresterie et de l’agriculture. Elle nous en parle dans cet article.

“Petite, j’aimais comprendre pourquoi la nature s’implante de différentes manières”

Sensible à la nature qui l’entoure et à son observation, depuis l’enfance, Fantine s’intéresse au vivant. “Petite, j'aimais comprendre pourquoi la nature s’implante de différentes manières et les raisons pour lesquelles il existe telle ou telle espèce. C’était la clé de mon bien-être.” Baignant dans une éducation proche de la nature, avec des parents professionnels dans ce domaine, elle choisit elle aussi, d’orienter ses études pour devenir technicienne de l’environnement. “Je voulais d’abord être sur le terrain” précise-t-elle, mais les débouchés étant autrefois restreint, elle s’est orientée pour enseigner dans ce domaine.

Professionnaliser les étudiants pour des débouchés réels

Professeure pendant 3 ans pour des BTSA en Gestion et Protection de la Nature menant aux métiers de technicien.e de l’environnement, Fantine fait le constat de la difficulté des étudiants de cette formation a trouver des débouchés dès la sortie des études. La formation est un peu trop généraliste à son goût : “Les étudiants continuent leurs études ou font une licence professionnelle ensuite.” En 2011, s’ajoute à cela, la fusion de l’animation et de la gestion de l’environnement - auparavant des disciplines enseignées séparément - rendant l’approfondissement des matières moins poussé. Elle intègre ensuite, en tant que chargée de mission formation, l’OFB  (l’Office Français de la Biodiversité), le principal organisme de formation pour tous les métiers de la biodiversité. “Il y avait aussi un manque de parcours professionnalisant au niveau des formations continues adultes de l’OFB, pour soit compléter ses compétences en tant que jeune diplômé.e ou pour les professionnels pour monter en compétences sur leurs postes.” Face à ces deux constats, elle crée ECOFSA en janvier 2021.

Prendre en compte les besoins de la nature dans son travail

Fantine a souhaité travailler sur les trois thématiques liées à la nature que sont l’agriculture, l’écologie et la forêt. 

“Côté agriculture, la partie économique des agriculteurs est devenue tellement importante, qu’ils ont oublié ce lien avec la nature. La formation en agroécologie vise à recréer ce lien et à montrer que ce n’est pas parce qu’on se lance en agroécologie, qu’on a moins de production. Au contraire. On donne des méthodologies autres pour évoluer dans sa pratique. On partage également des chiffres et des retours d’expériences de personnes s’étant déjà lancées dans ce domaine pour montrer que c’est possible. Certes, l’agroécologie requiert de mettre beaucoup d’énergie les premières années, mais grâce à ces techniques d’agriculture, on investit aussi moins de temps sur le terrain. 

Pour ce qui est des formations en écologie, elles visent à être complémentaires aux formations existantes. On complète par exemple la formation de paysagiste via une prise en compte de la biodiversité lors des aménagements. 

Enfin, pour les formations en forêt, j’accompagne les gestionnaires et propriétaires forestiers souhaitant gérer de manière plus durable leurs forêts pour allier la production avec la biodiversité. Les questions qui se posent sont par exemple : quels sont les habitats à prendre en compte ? Comment avoir le moins d’impact sur la biodiversité tout en remplissant le cahier des charges qui m’est demandé ? On accompagne également professionnels et particuliers sur la sélection des arbres pour les coupes et les méthodes de coupes.” 

Chaque année Fantine revoit son catalogue de formation, en menant une enquête de besoins auprès des professionnels de terrain. Cela lui permet de revoir les modules de ces 3 thématiques, en fonction des besoins précis du terrain.

Une expérience sensorielle

Chez ECOFSA, Fantine anime des formations en présentiel avec des petits groupes de 10/15 personnes dans des grandes salles de 100 m2. L’ambiance y est particulière : “pour chaque atelier, la salle est plongée dans une atmosphère différente. Par exemple, pour une formation sur les mammifères, de la fausse fourrure sera présente sur les chaises. Je peux aussi jouer sur les odeurs : pin, vanille…” Ces détails, ont pour elle leur importance, car ils permettent d’aller très loin en peu de temps et sollicitent la mémoire : “quand je menais des cours en BTS, je pratiquais déjà la formation sensorielle et j’ai plusieurs fois eu des retours d’étudiants me disant avoir senti telle odeur, et que ça leur avait rappelé tel cours.” Il lui tenait à cœur d’aller explorer des modes d'apprentissages complémentaires de l’oral et de l’écrit. Elle explique, “ça vient aussi du fait que je suis dislexique et je pense que cette forme d’apprentissage m’aurait aidé.” Pour elle, plus on exploite nos sens, plus on est attentif et en capacité d’intégrer tout ce qu’on entend, tout ce qu’on fait. Elle anime aussi des formations en ligne.

Un accompagnement pour trouver sa voie dans ce domaine

Avec ECOFSA, Fantine a aussi intégré une partie “orientation” pour les personnes en reconversion professionnelle souhaitant approfondir l’un de ces 3 domaines : agriculture, écologie et forêt. “Je les aide à savoir quelles sont les formations adéquates pour leurs profils dans ces domaines, car la formation est actuellement peu connue,” précise-t-elle. 

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