Comment agir pour l’environnement tout en gagnant bien sa vie ?
Exercer un métier qui a du sens, s’engager, changer le monde à son échelle, faire le bien autour de soi : que de belles formules souvent perçues comme un peu trop optimistes. Dans l’imaginaire général, l’engagement et les bonnes actions ne trouvent leur place que dans le bénévolat ou dans l’associatif; quand “gagner sa vie” concerne au contraire les activités professionnelles peu soucieuses de l’environnement et de la biodiversité. On imagine toujours un clivage entre les personnes faisant le bien et gagnant peu, et celles qui s’enrichissent grâce à la mondialisation ou à l’industrialisation et qui font “de gros sous”. Mais la réalité du monde de l’emploi n’est pas si manichéenne : il est possible de gagner sa vie tout en menant des actions bienfaitrices pour l’environnement et la société. Panorama des différentes façons d’agir en gagnant bien sa vie.
En transformant les organisations en des modèles plus vertueux
L’industrialisation a constitué, des années durant, un véritable fléau pour l’environnement : pollution, destruction des habitats naturels, déforestation… Ces dernières années, les politiques de responsabilité sociétale des organisations (RSE) nous ont montré qu’une autre voie était possible et qu’il était de leur responsabilité, tout autant que celles des pouvoirs politiques et de la société civile, d’agir, quelles que soient leurs tailles et leurs obligations.
1. Prêter attention à son empreinte environnementale
Faire le bilan carbone de son entreprise et prendre acte de ses conclusions, mettre en place un reporting extra-financier permettant d’évaluer l’incidence de son activité sur le climat et la biodiversité, instaurer une gestion de projet durable, interroger ses pratiques et remettre ses process en question : il existe de nombreux moyens de s’imprégner de la problématique environnementale en entreprise. La solution choisie dépendra de la taille de l’entreprise, de ses moyens humains et financiers et notamment de son environnement. Avant d’être une prise en charge concrète, c’est avant tout un mode de pensée. Pour cela, les organisations adoptent de nouveaux statuts dans leur gouvernance comme celui de société à missions. Nombreuses sont celles qui recherchent des cabinets de conseil spécialisés, des experts en reporting extra-financier, des chefs de projet décarbonation ou encore des managers de projet durable.
2. Intégrer la durabilité à la stratégie globale
Plutôt de petites actions menées ici-et-là, de nombreuses entreprises prennent le parti d’intégrer la durabilité à leur stratégie d’entreprise, tout bonnement. Notamment, elles globalisent l’action durable et portent un nouveau regard sur leurs chaînes de valeur, depuis le sourcing des matières premières, jusqu’à la livraison, l’utilisation et la fin de vie de leurs produits. Cela leur permet de rationaliser les pratiques mais aussi bien souvent de réduire les coûts et surtout le gâchis et l’énergie dépensée. Toutes les actions permettant de réduire son empreinte environnementale sont alors mises en oeuvre : introduction de modèles d’affaires durables (ie. économie de la fonctionnalité en faveur du partage), revue des prestataires et parties prenantes afin de privilégier les organismes éco-responsables et locaux, développement de l’éco-conception, rationalisation des transports, réduction de l’empreinte numérique, mise en place d’un reporting extra-financier, sensibilisation des équipes, etc. Les sujets de décarbonation sont très nombreux et variés selon l’activité de l’entreprise !
Le saviez-vous ? Selon France Travail, le nombre d’emplois dans le développement durable, tous secteurs confondus, est d’environ 4 millions; comme quoi, le développement durable est partout autour de nous !
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3. Sensibiliser les collaborateurs
Last, but not least : finalement, la base de toute chose, lorsque l’on souhaite œuvrer pour l’environnement, c’est d’informer et d’en parler !
Ils seront d’autant plus sensibles à cette cause et volontaires pour la mise en place de solutions qu’ils prennent la mesure des enjeux et de leur impact, et savent comment accompagner ce changement. Pour former et informer les collaborateurs, de nombreux moyens peuvent être mis en place : formations professionnelles sur des thématiques métiers ou sectorielles, partage d’informations sur un canal dédié dans la messagerie instantanée ou dans une chaîne d’emailings, organisation de réunions ou d’ateliers thématiques collaboratifs permettant de souder les équipes autour du changement, activités de sensibilisation permettant la prise de conscience (comme la Fresque du Climat par exemple), abonnements à des médias spécialisés ou tout simplement partage de vidéos ou d’articles liés aux problématiques du développement durable.
4. Prendre soin de l’environnement, mais aussi de la biodiversité
Il existe de plus en plus de lois et de réglementations encadrant les activités industrielles, lesquelles contraignent les entreprises à respecter la biodiversité alentour et à rendre des comptes sur l’impact de leur activité. Le projet est de protéger la faune et la flore pré-existantes autour d’une activité industrielle. Pour cela, les entreprises font appel à de nouveaux collaborateurs experts en biodiversité (responsable environnement ou chef de projet biodiversité) ou à des partenaires sur une durée déterminée (bureaux d’études ou chargés de projet). Enfin, il n’est pas toujours nécessaire d’attendre la soumission à une réglementation pour s’engager dans la préservation de l’environnement et de la biodiversité, et de recruter des experts en la matière. Tu peux tout à fait évoquer ces sujets auprès de ton entreprise ou lors de prochains comités de direction si tu y es impliqué.
En créant son entreprise
Agir pour l’environnement est plus facile quand…on tient les rênes de l’organisation ! Plus d’un million d’entreprises, de toutes tailles et tous secteurs confondus sont créées chaque année en France selon l’INSEE. C’est l’occasion parfaite pour proposer des solutions en faveur de la transition écologique ou pour adopter des méthodes de travail durables. Voici deux pistes à explorer lorsque l’on souhaite agir pour l’environnement et créer son entreprise.
1. Développer des solutions durables et éco-responsables
Services à la personne, société de transports, énergies renouvelables, fabrication de matériaux, sociétés d’installation : la grande majorité des entreprises peuvent proposer leurs prestations en adoptant des pratiques respectueuses de l’environnement et en minimisant leur impact environnemental. Circuits courts, engagement avec des partenaires locaux, utilisation de produits non polluants, de matériaux durables, de solutions à faible empreinte carbone, formation des collaborateurs aux pratiques éco-responsables : les solutions pour verdir ses activités sont nombreuses et peuvent être utilisées de concert pour offrir un service globalement décarbonisé.
2. Sensibiliser et éduquer le public et les collaborateurs
La prestation de services d’une entreprise peut également consister à la sensibilisation et à l’éducation du public : création de média dédié à l’information sur la transition écologique, diffusion d’annonces ciblées sur des emplois liés au développement durable (ça ne te dit rien ?), offre de formations permettant d’acquérir des compétences sur ces thématiques, mise en place d’ateliers permettant de découvrir les problématiques de la durabilité ou encore création de contenu ou influence. Il est également possible de créer un organisme de formation ou une école permettant aux collaborateurs d’adapter leurs pratiques et leur entreprises au développement durable et/ou aux nouvelles normes.
En travaillant pour une entreprise éco-responsable
Heureusement, il n’y a pas forcément besoin de monter son entreprise ou d’initier soi-même le changement à l’intérieur d’une entreprise pour agir : on peut aussi directement intégrer une entreprise déjà engagée !
1. Des entreprises de plus en plus nombreuses à se responsabiliser
Les entreprises prennent de plus en plus le pas de l’éco-responsabilité. L'éco-responsabilité représente un ensemble de valeurs et évolutions auxquelles certain.es chef.fes d’entreprises adhèrent, mais c’est également une obligation pour certains (l’obligation de se conformer aux lois et normes en vigueur), un argument marketing pour d’autres (l’éco-responsabilité devient une dimension de positionnement qui paye) ou même un moyen de recrutement pour d’autres (les collaborateurs sont de plus en plus nombreux à ne souhaiter travailler que dans les entreprises responsables s’alignant sur certaines valeurs). Globalement, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à mettre en place une démarche durable quelles qu’en soient les raisons qui les ont motivées.
2. A toi d’identifier les entreprises vraiment responsables !
Malheureusement, le greenwashing est monnaie courante et il s’agira pour les collaborateurs de différencier les entreprises vraiment éco-responsables et celles qui cachent leurs motivations et leurs pratiques derrière l’argument marketing vert. Voici quelques clés qui te permettront d’y voir plus clair :
- vérifier leurs certifications et leurs labels qui sont des marques concrètes de leur engagement exemptes de tricheries,
- consulter les avis des employés et anciens employés qui sont la vitrine la plus transparente que tu trouveras au sujet d’une entreprise
- et enfin interroger tes interlocuteurs sur les engagements de l’entreprise lors de tes entretiens, tu sauras définir s’il savent de quoi ils parlent, s’ils sont véritablement engagés et si leurs arguments sont valables.
En choisissant un métier à fort impact environnemental
La méthode la plus efficace d’agir pour l’environnement reste encore de choisir un métier à fort impact environnemental. Les métiers à impact permettent d’agir concrètement pour la planète, en offrant parfois même le luxe de constater soi-même le résultat de ses efforts.
1. Identifier la cause pour laquelle on souhaite agir
Dépollution, lutte contre le changement climatique, protection des habitats naturels, préservation de la faune et de la flore : la liste des causes environnementales est longue. D’autant plus que la thématique du développement durable compte aussi, plus largement : l’action contre la pauvreté, la reconnaissance des minorités, le combat pour l’égalité des sexes, etc. Finalement, s’engager pour l’environnement, c’est s’engager pour la planète, mais aussi pour tout ce (et ceux) qui nous entoure. Il existe une multitude d’associations, d’entreprises, d’organismes et donc de professions qui agissent directement pour défendre ces causes et qui cherchent des collaborateurs.
Découvrir le guide des métiers de l’environnement de l’ISE
2. Développer des compétences recherchées
La transition écologique crée de nouveaux besoins au sein de nombreux secteurs et les compétences techniques en lien avec cette thématique se développent de jour en jour. Le nombre de personnes formées à ces nouveaux enjeux n’est pas encore suffisant pour répondre à cette demande croissante. La maîtrise des énergies renouvelables, la capacité à auditer un système d’exploitation sur le plan écologique, la construction de bâtiments durables, l’agroécologie, la gestion de l’eau et des déchets ou encore la prise en charge d’espèces animales menacées représentent des exemples typiques de compétences recherchées.
3. Effectuer une veille efficace
Ces nouveaux métiers (ou métiers anciens qui demandent de nouvelles compétences) ne sont pas tous accessibles sur les job boards classiques. C’est pourquoi il est important d’effectuer une veille éclairée : via les réseaux sociaux, via des sites institutionnels et spécialisés ou encore via des personnes renseignées dans chacun des domaines.
L’Institut Supérieur de l’Environnement est une école pionnière dans les métiers de la transition écologique et du développement durable qui propose des formations certifiantes, depuis plus de 30 ans. Découvre leur cursus de formation initiale et leurs formations thématiques et sectorielles.
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