Devenir agriculteur·rice aujourd'hui : mission impossible ou opportunité d'avenir ?
L’agriculture, un secteur en mutation (et plein de promesses)
Si on t’avait dit il y a dix ans que tu envisagerais de devenir agriculteur·rice, tu aurais sans doute levé les yeux au ciel. Et pourtant, aujourd’hui, ils sont de plus en plus nombreux à se tourner vers la terre : jeunes diplômés, cadres en quête de sens, citadins lassés du bitume, artisans du changement, passionnés de nature. L’agriculture, longtemps perçue comme un secteur en déclin, s’impose aujourd’hui comme un véritable levier de transition écologique et de transformation sociétale.
Ce retour à la terre ne relève pas d’une mode passagère, mais bien d’un mouvement profond, porteur d’un nouveau rapport au vivant, à l’environnement et à notre façon de consommer.
Et pour cause : devenir agriculteur·rice aujourd’hui, c’est bien plus que cultiver des légumes. C’est :
- Travailler la terre avec respect, intelligence et humilité.
- Participer à une transition alimentaire plus durable.
- Retrouver du sens dans un travail manuel, concret et utile.
- Agir pour préserver la biodiversité, les sols, les ressources.
- Nourrir les autres, en lien direct avec son territoire.
Bref, c’est redonner ses lettres de noblesse à un métier aussi exigeant que fondamental.
Pourquoi ce regain d’intérêt pour l’agriculture ?
Plusieurs facteurs expliquent cette envie grandissante de se lancer dans l’agriculture :
- Une quête de sens : beaucoup cherchent à se reconnecter à l’essentiel, à sortir des logiques de productivité déshumanisées et à se recentrer sur une activité tangible.
- Un engagement écologique : dans un monde en crise climatique, les pratiques agricoles alternatives (agroécologie, permaculture, maraîchage bio…) sont de véritables leviers d’action.
- Un besoin d’autonomie : créer sa propre exploitation, transformer ses produits, vendre en circuit court… autant de façons de reprendre le contrôle sur son travail et sa vie.
- Un changement de mode de vie : vivre au rythme des saisons, habiter à la campagne, adopter une sobriété choisie… l’agriculture attire aussi par son mode de vie.
Mais attention : derrière ce rêve bucolique se cachent aussi de vrais défis.
Devenir agriculteur·rice : un métier, pas un loisir
On ne devient pas maraîcher ou éleveuse du jour au lendemain. Cultiver des légumes ou gérer une exploitation ne s’improvise pas. Cela suppose un ensemble de compétences techniques, économiques et humaines.
Il faut savoir :
- Gérer un sol, semer, planter, irriguer, récolter.
- Organiser la rotation des cultures, anticiper les maladies, comprendre l’agronomie.
- Commercialiser sa production, construire une stratégie de vente.
- Gérer la comptabilité, le budget, les investissements.
- Travailler en autonomie, mais aussi en lien avec d’autres : coopératives, AMAP, marchés locaux, réseaux agricoles.
C’est pourquoi des formations spécialisées sont essentielles pour se professionnaliser et réussir son installation.
Se former pour réussir : le BPREA, une formation complète et immersive
Le Brevet professionnel de responsable d'exploitation agricole (BPREA) est LA formation de référence pour celles et ceux qui souhaitent créer ou reprendre une ferme. Elle s’adresse à des personnes en reconversion ou en première formation, et permet d’obtenir la capacité professionnelle agricole nécessaire pour s’installer.
À l’École Paysanne de Lignerolles, cette formation se vit de manière immersive et pratique, en alternance sur des exploitations partenaires. L’idée ? Acquérir les compétences techniques et entrepreneuriales, tout en s’ancrant dans le réel du terrain.
Le programme couvre :
- Techniques de production : maraîchage, arboriculture, élevage, etc.
- Gestion d’entreprise agricole : budget, stratégie, rentabilité.
- Commercialisation : circuits courts, transformation, vente directe.
- Approche agroécologique : préservation des sols, biodiversité, compost, semis direct.
- Construction du projet professionnel : étude de faisabilité, business plan, stratégie de diversification.
Cette formation est aussi un levier de réseau, car elle met en lien les stagiaires avec des agriculteurs, des conseillers, des structures d’accompagnement et des acteurs du territoire.
Cultiver son avenir : des profils inspirants
Parmi les stagiaires de la promotion BPREA de novembre 2024, deux profils incarnent parfaitement cette dynamique de reconversion et d'engagement.
Chloé, 39 ans, Gressey
Ancienne modéliste dans le prêt-à-porter de luxe, Chloé a entamé une profonde reconversion pour créer un lieu de vie axé sur la nature, l’accueil et la production maraîchère. Elle a fondé en janvier 2024 la Ferme de Brunel, un espace d’hébergement et de production maraîchère autour de la reconnexion au vivant. Engagée dans une démarche agroécologique, elle cultive un potager en sol vivant et souhaite aujourd’hui perfectionner ses compétences grâce au BPREA.
Son objectif : professionnaliser sa production, mieux structurer son exploitation et développer un projet économique viable, respectueux de l’environnement.
Son parcours illustre parfaitement la richesse d’un changement de cap guidé par le besoin de sens, de cohérence et de résilience.
Arnaud, 33 ans, Cachan
Après plusieurs années dans le secteur commercial, Arnaud a ressenti l’appel du vivant. Son chemin vers l’agriculture a été progressif : stages, woofing, formations courtes, test d’activité… Jusqu’à ce qu’il décide de se former pleinement pour concrétiser son projet d’installation.
Il a accumulé de l’expérience pratique dans plusieurs fermes, et a déjà réalisé une activité de maraîchage dans l'espace test de la Ferme de Toussacq, avant d’intégrer le BPREA pour acquérir les bases solides nécessaires à son installation. Son ambition : créer une micro-ferme maraîchère sur le modèle bio-intensif, en lien avec le territoire local.
Son profil montre que la passion, la curiosité et la détermination peuvent faire toute la différence, même sans parcours agricole initial.
Une agriculture plurielle, vivante, évolutive
L’agriculture d’aujourd’hui n’est plus une agriculture uniforme. Elle est multiple, inventive, adaptative. Elle inclut :
- Le maraîchage bio-intensif sur petites surfaces.
- La transformation alimentaire à la ferme (conserves, jus, confitures, lactofermentation…).
- L’agritourisme et l’accueil pédagogique (fermes-auberges, gîtes, ateliers nature…).
- L’élevage paysan, le verger naturel, la semence paysanne…
- L’autonomie énergétique et alimentaire à l’échelle de la ferme.
Et derrière chaque projet, il y a une vision : celle d’un monde plus juste, plus sobre, plus résilient.
Se lancer, mais pas seul·e
Une formation, c’est un socle. Mais c’est aussi une communauté. Au Domaine de Lignerolles, comme dans d’autres formations agricoles engagées, les apprenants ne sont pas isolés : ils tissent des liens, s’entraident, échangent leurs idées, partagent leurs doutes comme leurs réussites.
Le réseau constitué pendant le BPREA devient souvent un soutien précieux : pour trouver des terres, construire un projet, mutualiser du matériel ou lancer une coopérative.
Et si c’était maintenant ?
Tu te demandes si toi aussi tu pourrais devenir agriculteur·rice ? Tu ressens cette envie de revenir au concret, de faire ta part pour le vivant, de contribuer à une alimentation plus juste ? Tu n’as pas besoin d’avoir grandi dans une ferme pour te lancer. Il te suffit de faire ce premier pas, de te former, d’oser changer de cap.
Et qui sait, peut-être que dans quelques mois, ce sera toi qui nous vendras tes délicieux légumes au marché du coin ?
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