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[Interview] Kevin Goldberg, Groupe SOS

Qui es-tu ?

Kevin Goldberg, 31 ans, néo parisien (depuis 8 ans bientôt). Je travaille au GROUPE SOS, et c’est l’aboutissement d’un parcours au cours duquel les questions d’intérêt général ont souvent guidé mes choix. J’ai aussi un faible pour la construction européenne et le développement international, qui sont des sujets qui depuis longtemps m’animent. Essayer de voir comment on peut aller vers un progrès social commun au-delà des frontières, c’est passionnant.

Quel est ton parcours ?

Né en Belgique, j’ai grandi à Grenoble. J’y ai fait Sciences-Po à la fin du lycée. Après quelques stages, je me suis retrouvé à Bruges au Collège d’Europe où j’ai passé une année avant de revenir à Paris pour mon premier boulot, qui consistait à travailler avec les maires français de petites villes sur les questions européennes, la transition écologique et les nouvelles technologies. Après cette première expérience, j’ai rejoint le GROUPE SOS. D’abord pour y travailler sur les sujets européens, puis, petit à petit, sur les partenariats privés, le développement de nouveaux projets, la co-construction de dispositifs hybrides avec nos partenaires… Pendant quelques années, j’ai eu la chance d’œuvrer à l’émergence d’innovations sociales sur des sujets aussi variés que l’insertion professionnelle, la santé, la petite enfance, l’accueil des réfugiés… Toute cette diversité d’activités qui fait la richesse du Groupe. Je suis désormais directeur de l’un de ses 8 secteurs, l’Action internationale. Et je gère en parallèle deux activités transversales, GROUPE SOS Pulse et GROUPE SOS Consulting. J’ai aussi repris les études pour suivre un Master en management à Paris Dauphine, que je viens de terminer.

L’ESS : depuis longtemps ou déclic ?

C’est un peu une découverte par hasard. En effet, mes premières expériences m’ont plutôt amené vers les sphères des pouvoirs publics et de la politique, qu’elle soit européenne ou française, locale ou nationale. J’ai rencontré des élus formidables qui font des très belles choses sur leurs territoires. Mais j’ai aussi rencontré l’inertie et les luttes de clans qui finalement bloquent la capacité à déclencher des projets innovants et du progrès social. Ma vision de l’ESS se résumait à l’époque à celle qu’en a souvent le quidam moyen : un monde principalement composé de bénévoles, sans véritables perspectives professionnelles. C’est une rencontre avec un élu local qui avait travaillé pendant longtemps chez Vitamine T qui a agi comme un déclic chez moi : il m’a raconté l’histoire de ces entreprises qui mettent la recherche d’impact social et environnemental au-dessus de celle du profit. J’ai tout de suite accroché.

Pourquoi le GROUPE SOS ?

Parce que c’est un groupe formidable, inscrit dans des valeurs fortes, mais suffisamment souple pour laisser toute sa place à l’expérimentation, à l’initiative individuelle et collective. C’est avant tout un acteur opérateur, qui porte son plaidoyer pour un monde meilleur en faisant ses preuves sur le terrain. On lance des nouveaux projets, on ouvre dans des nouveaux pays, on reprend des structures qui sont souvent en difficulté, on investit, en clair on prend des risques… et on le fait pour que nos actions aient de plus en plus d’impact, pas pour enrichir des actionnaires. C’est aussi un acteur solide qui a trouvé un bon équilibre entre une logique de gouvernance unifiée et une capacité à rassembler des entités très diverses. Au quotidien, ça donne un fonctionnement décentralisé dans lequel chacun peut élaborer, créer, et être « intrapreneur ». Et puis j’y ai rencontré des collègues incroyables, chez qui motivation et sympathie rime avec talent. Faire ce travail, pour moi c’est aussi prendre beaucoup de plaisir.

C’est quoi GROUPE SOS Pulse ?

GROUPE SOS Pulse, c’est l’entité qui rassemble les lieux et programmes du GROUPE SOS en faveur de l’entrepreneuriat à impact positif et de l’innovation sociale. C’est aussi un savoir-faire : l’accompagnement d’entrepreneurs, de jeunes pousses, d’intrapreneurs, de porteurs de projets, de tous ceux qui portent une solution nouvelle pour répondre aux défis sociaux et environnementaux, au niveau le plus local comme au niveau global. Enfin, c’est un porteur de messages, qui entend promouvoir au niveau mondial cette nouvelle économie qui entreprend plus pour l’intérêt général que pour le profit individuel. On accompagne par exemple le Haut-Commissariat à l’Economie Sociale et Solidaire dans la préparation de Pact for Impact, un sommet international en faveur de l’économie sociale et inclusive. Et aujourd’hui, GROUPE Pulse est dans 6 pays et 4 continents, avec des lieux et des équipes qui se situent en Afrique du sud, à Hong Kong, en Tunisie, au Maroc, en France, en Belgique.

Dans 10 ans tu te vois où ?

Dans 10 ans, je ne sais pas où je serai mais je pense que je serai toujours animé par la même chose : développer des initiatives avec des gens intéressés et intéressants, de milieux, de cultures, d’origines différentes, habitant certainement des pays différents et portés par la même idée que ces projets peuvent apporter des réponses aux défis que rencontrent nos sociétés. Mon moteur je l’ai trouvé, je fais un job qui me donne envie de me lever le matin et j’espère bien continuer ainsi.

Que dirais-tu à ceux qui n’osent pas se lancer dans la voie du social et solidaire ?

Je rencontre beaucoup de gens qui s’interrogent sur leurs jobs car ceux-ci ne répondent pas à leurs inquiétudes quotidiennes sur le devenir de notre planète, à leurs engagements personnels. Et tous ces gens se demandent comment faire pour franchir cette étape, comment faire en sorte que leur boulot soit en lien avec ce qui les inquiète et ce qui les anime. J’ai envie de leur dire que si eux ne changent pas, les autres ne le feront pas.

Franchir le pas, ça peut être de différentes façons : insister pour être sur un projet en interne qui aura plus de sens que celui que l’on mène au quotidien, essayer de faire bouger sa propre structure… cela peut être aussi à un moment de dire « je largue les amarres et je pars dans une nouvelle aventure ». L’entrepreneuriat en faveur de l’intérêt général ne cesse de grandir, on a besoin de talents : venez !

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